Construire ou rénover dans le Grand Est, c’est s’aventurer sur des terrains géologiques aussi variés que complexes. La région présente en effet des sols aux caractéristiques hétérogènes, exposés à des risques spécifiques. Glissements de terrain, remontées de nappes phréatiques, retrait-gonflement des argiles : ces phénomènes, bien que naturels, peuvent avoir des conséquences importantes sur la stabilité des structures.
Comprendre les enjeux géotechniques liés à ces sols s’avère donc primordial avant tout projet de construction. Autrement dit, une étude géotechnique réalisée dans le Grand Est s’impose pour identifier les contraintes du terrain et adapter les fondations en conséquence. Mais quel type d’investigation faut-il pour votre projet ? Pour quelles finalités ? Éléments de réponses !
Étude de sol G1 avant la vente d’un terrain constructible
L’étude géotechnique G1 constitue la première étape d’une investigation du sol avant tout projet de construction. Souvent réalisée dans le cadre d’une transaction immobilière, elle vise à fournir une évaluation initiale des caractéristiques du terrain et à identifier les premiers risques géotechniques potentiels.
Explicitement, les objectifs d’une étude de sol G1 consistent à :
- Identifier la nature des sols ;
- Évaluer la présence d’eau souterraine ou non ;
- Détecter les éventuels risques géotechniques ;
- Définir les principes généraux de construction.
Dans certaines régions, l’étude géotechnique G1 est rendue obligatoire par la loi ELAN dans le cadre de la vente de terrains constructibles, surtout lorsque ces derniers se trouvent dans des zones à risques identifiées. Dans le contexte du Grand Est, cette étude revêt une importance particulière. La région est particulièrement concernée par les risques géotechniques, en raison de la présence de nombreux massifs argileux.
Ces sols, sensibles aux variations d’humidité, peuvent subir des retraits ou des gonflements importants, entraînant ainsi des déformations au niveau des bâtiments. L’étude de sol G1 permet de caractériser ces argiles et d’évaluer leur potentiel de retrait, afin de dimensionner les fondations en conséquence et de limiter les risques de sinistres.
Étude de sol G2 pour les projets de construction
L’étude de sol G2 est un diagnostic géotechnique approfondi réalisé dès le début des travaux de construction. Elle permet d’identifier précisément les caractéristiques du sol afin de concevoir des fondations adaptées, en tenant compte des risques potentiels (retrait-gonflement des argiles, tassements, liquéfaction, etc.).
Indispensable, cette étude géotechnique se déroule généralement en plusieurs étapes :
- Reconnaissance du site : une visite de terrain est réalisée pour observer les caractéristiques du site et recueillir des informations sur son environnement.
- Forages et sondages : des prélèvements de sol sont réalisés à différentes profondeurs afin d’analyser leur composition et leurs propriétés.
- Essais in situ : en complément des sondages, des essais sont réalisés directement sur le terrain pour mesurer certaines caractéristiques du sol (densité, résistance, etc.).
- Essais en laboratoire : les échantillons de sol prélevés sont analysés en laboratoire pour déterminer leur composition minéralogique, leur teneur en eau, leur comportement mécanique, etc.
- Analyse des résultats et rédaction du rapport : les données recueillies sont analysées et interprétées pour établir un diagnostic précis du sol et formuler des recommandations pour la construction.
Il faut noter que réaliser une étude géotechnique de type G2 dans le Grand est particulièrement déterminante, dans le sens où les conditions géologiques variées de la région exigent une évaluation minutieuse avant tout projet de construction.
Étude de sol G5 pour le diagnostic de dommages structurels
L’étude géotechnique de type G5 est spécifiquement dédiée au diagnostic des désordres observés sur un bâtiment existant tels que des fissures dans les murs, des affaissements de terrain ou d’autres dommages structurels. Contrairement aux études de sol G1 et G2 réalisées en amont d’un projet de construction, celle-ci intervient en aval, lorsque des problèmes structurels sont constatés (fissures, tassements, etc.).
En termes d’objectifs, l’étude de sol G5 permet de :
- Identifier l’origine des désordres : l’étude permet de déterminer si les problèmes sont liés à des caractéristiques du sol (retrait-gonflement des argiles, tassements, etc.) ou à d’autres facteurs (erreurs de construction, surcharge, etc.).
- Évaluer l’importance des dommages : les investigations permettent d’évaluer l’ampleur des dégâts et de déterminer si les structures sont encore stables.
- Proposer des solutions de réparation : en fonction du diagnostic, il est proposé des solutions pour réparer les dommages et prévenir leur réapparition.
En ce qui concerne ses étapes de réalisation, l’étude géotechnique G5 inclut un examen visuel des désordres et des investigations instrumentales pour évaluer les mouvements du sol et du bâtiment (pendimètres, inclinomètres, etc.). Par le biais de sondages, des échantillons de sol sont ensuite prélevés pour des tests en laboratoire. Les données recueillies sont enfin analysées pour établir un diagnostic précis et identifier les causes des désordres.
Étude hydrogéologique pour évaluer le comportement des eaux souterraines
L’étude hydrogéologique est une investigation du sous-sol visant à comprendre la présence et le comportement des eaux souterraines. Elle est importante dans le cadre de projets de construction, notamment lorsqu’il existe des risques d’inondation ou lorsque le terrain est situé à proximité de cours d’eau ou de zones humides. Techniquement, cette étude permet de déterminer la profondeur, l’épaisseur et l’étendue des nappes souterraines.
De même, elle permet de :
- Évaluer la qualité des eaux souterraines : la qualité de l’eau est analysée pour vérifier si elle est potable ou si elle présente des polluants.
- Évaluer les risques d’inondation : l’étude permet de déterminer la vulnérabilité du site aux inondations et de proposer des mesures de protection adaptées.
- Dimensionner les systèmes d’assainissement : si le projet prévoit la réalisation d’un système d’assainissement non collectif, l’étude hydrogéologique permettra de dimensionner correctement les ouvrages.
Entre autres, il faut retenir que l’étude hydrogéologique fournit les données nécessaires pour concevoir des fondations adaptées et anticiper des mesures de drainage, garantissant ainsi la pérennité des constructions face aux aléas hydrologiques.
Étude de sol pour ANC (Assainissement Non Collectif)
Dans les zones non desservies par un réseau public d’assainissement collectif, les ménages se doivent de mettre en place un système d’assainissement non collectif (ANC). Pour garantir le bon fonctionnement de ce système et préserver la qualité des eaux souterraines, une étude géotechnique est indispensable. Celle-ci permet en réalité d’évaluer :
- La capacité d’infiltration du sol : pour vérifier si le sol est suffisamment perméable pour permettre l’épuration naturelle des eaux usées.
- La présence de la nappe phréatique : pour s’assurer que le système d’ANC ne la pollue pas.
- La nature des sols superficiels : pour identifier la présence de roches, de racines ou d’autres obstacles pouvant influer sur la mise en place du système d’assainissement.
L’objectif principal de l’étude de sol pour ANC est de choisir le système d’ANC le mieux adapté aux caractéristiques du terrain. Cela implique de :
- Dimensionner correctement les ouvrages : le volume de la fosse septique, la longueur des filtres, etc., sont déterminés en fonction des résultats de l’étude de sol.
- Prévenir les risques de pollution : un système d’ANC mal dimensionné ou mal implanté peut entraîner une pollution des eaux souterraines et des cours d’eau.
Il en va de même pour le respect de la réglementation en vigueur : les installations d’ANC doivent être conformes aux normes en vigueur et aux prescriptions du Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC).
Étude de structure pour garantir la solidité des constructions
L’étude de structure est une analyse approfondie de la résistance d’un bâtiment aux différentes sollicitations qu’il peut subir, qu’elles soient d’origine naturelle (vent, neige, séisme) ou liées à son utilisation. Sa mission première consiste à évaluer les différentes composantes d’un ouvrage, notamment les fondations, les murs porteurs et les dalles. Cela permet en retour d’identifier les éventuels risques associés aux caractéristiques du sol sur lequel repose la construction.
Pour ce qui est des étapes de réalisation, une étude de structure comprend généralement les phases suivantes :
- Un examen visuel de la structure : l’ingénieur en structure examine les éléments porteurs du bâtiment (fondations, murs, planchers, charpente) pour détecter les éventuelles fissures ou déformations.
- Des relevés dimensionnels : les dimensions des éléments structuraux sont mesurées pour permettre la modélisation numérique de la structure.
- Des essais non destructifs : ces essais permettent d’évaluer la résistance des matériaux sans endommager la structure (par exemple, les essais de pénétration dynamique).
- Une modélisation numérique : la structure est modélisée sur ordinateur pour simuler son comportement sous différentes sollicitations.
- Une analyse des résultats et la rédaction d’un rapport : les résultats de l’analyse permettent d’évaluer la résistance de la structure et de proposer des solutions de renforcement si nécessaire.
Précisons par ailleurs que la région du Grand Est est concernée par des risques sismiques, bien que ceux-ci soient généralement moins fréquents que dans d’autres régions de France. Cependant, cela souligne l’importance d’une évaluation rigoureuse de la structure pour garantir qu’elle puisse résister à ces événements potentiels. Par conséquent, l’étude de structure ne se limite pas à la conformité aux normes, mais représente un investissement essentiel pour la sécurité des occupants et la pérennité des constructions.
Conclusion
La diversité géologique du Grand Est rend chaque projet de construction unique. Les études géotechniques, en évaluant les spécificités de chaque site, permettent d’adapter les fondations et les structures aux contraintes du sol. Elles sont ainsi un rempart essentiel contre les risques de tassements différentiels, de glissements de terrain ou de remontées capillaires. Opter pour une étude géotechnique, c’est choisir la sécurité, la pérennité et la tranquillité pour les occupants d’un bâtiment.